Salesforce a annoncé le rachat d’Informatica pour 8 milliards de dollars. Une annonce qui aurait pu passer pour un simple mouvement de consolidation dans le secteur des éditeurs logiciels. Mais en réalité, cette acquisition est tout sauf anodine. Elle est la pièce qui manquait à la stratégie d’intelligence artificielle de Salesforce, et probablement le signal le plus fort envoyé jusqu’ici sur l’ambition du groupe en matière d’IA d’entreprise.
Depuis plusieurs mois, Salesforce affirme sa vision : l’IA ne vaut rien sans de la donnée propre. Pas de prédiction fiable, pas de copilote intelligent, pas d’automatisation pertinente sans un socle de données robuste. Le lancement d’Agentforce, sa marketplace d’agents IA, ou encore l’évolution de Data Cloud, allaient déjà dans ce sens. Mais il restait une faiblesse : la gestion de la donnée dans sa diversité, sa qualité et sa gouvernance.
C’est là qu’entre en scène Informatica.
De la promesse à l’architecture : pourquoi ce rachat est structurant
Informatica est un leader mondial reconnu pour ses capacités à connecter, tracer, nettoyer, synchroniser et gouverner les données d’entreprise. En d’autres termes, l’éditeur ne se contente pas de faire circuler les données : il les rend fiables, traçables, gouvernables, tout en respectant des exigences croissantes de conformité et de performance.
Avec ce rachat, Salesforce se dote enfin d’un véritable backbone data. Là où Data Cloud permettait déjà de centraliser les données issues de Salesforce pour les activer (marketing, ventes, service…), l’apport d’Informatica va bien plus loin : il permet d’intégrer l’ensemble du système d’information d’une entreprise — ERP, RH, legacy, plateformes e-commerce ou outils métier — dans une logique de qualité et de maîtrise.
Ce n’est pas juste une question d’intégration technique. C’est un changement de paradigme. Salesforce n’est plus simplement un CRM intelligent. C’est désormais une infrastructure complète pour industrialiser l’IA dans les processus métiers.
IA performante = données propres = confiance retrouvée
Dans les projets que nous menons chez Guimini, une chose revient sans cesse : la méfiance envers les IA mal connectées à la réalité du terrain. Derrière l’enthousiasme affiché pour les copilotes intelligents ou les chatbots augmentés, il y a un doute persistant : "Oui, mais nos données sont-elles prêtes ?"
Ce que Salesforce affirme ici, c’est que la réponse passe par une architecture globale. Pas seulement un modèle performant, mais une chaîne complète allant de l’extraction à la gouvernance, du nettoyage à l’activation, jusqu’à l’orchestration métier via des agents IA. Et cette chaîne n’était pas complète sans un acteur comme Informatica.
Cela change profondément la donne pour les entreprises. D’abord, parce que cela évite les projets patchwork, dans lesquels on tente de faire collaborer six outils mal alignés. Ensuite, parce que cela simplifie les arbitrages techniques. Et surtout, parce que cela redonne de la confiance dans les résultats fournis par l’IA : confiance dans les données utilisées, dans leur origine, leur fraîcheur, leur qualité.
La stack IA d’entreprise prend forme
Avec cette acquisition, une équation commence à émerger, claire et solide : Data Cloud pour centraliser et activer les données Salesforce, Informatica pour orchestrer et fiabiliser l’ensemble des données d’entreprise, Agentforce pour les transformer en actions concrètes pilotées par des IA spécialisées.
Ce n’est plus une promesse, ni une feuille de route. C’est une réalité industrielle en cours de déploiement. Une réalité qui intéresse tout particulièrement les grandes entreprises et ETI en quête de solutions fiables, scalables et conformes pour structurer leurs cas d’usage IA : copilotes pour commerciaux, scoring prédictif, recommandation client, alertes proactives, traitement automatisé de tickets…
Autant de projets que nous accompagnons déjà chez Guimini avec cette conviction partagée : l’IA n’est pertinente que si elle est bien nourrie. Et elle n’est performante que si elle s’intègre avec fluidité dans l’environnement métier.
Ce que les entreprises doivent retenir
En rachetant Informatica, Salesforce ne cherche pas simplement à élargir son catalogue. Il envoie un message fort : l’ère des IA "hors-sol" touche à sa fin. Place à une IA enracinée dans la donnée, structurée autour des vrais processus métier, capable de s’adapter aux contraintes de chaque organisation.
Pendant longtemps, les experts savaient : MuleSoft et Informatica ne jouaient pas tout à fait dans la même cour. L’un connectait les systèmes, l’autre nettoyait et gouvernait les données. Avec ce rachat, Salesforce réconcilie les deux mondes, pour en finir avec les silos et permettre enfin à l’IA d’entreprise de reposer sur des données fiables et bien structurées.
C’est un basculement de posture. Salesforce ne vend plus un CRM. Il propose une colonne vertébrale technologique pour les entreprises qui veulent faire de l’IA un levier de performance réel. Et ça, ça change tout.
La formule est simple :
Des données propres + une IA intégrée = des agents IA qui font le job.
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